Le XIXe siècle est celui de la “statuomanie”, et de la vogue du portrait sculpté, en pied ou en buste, lancée dès le XVIIIe siècle. Dans pareil contexte, il n’est guère étonnant que Rodin, à l’instar de la plupart de ses contemporains sculpteurs, consacre une part importante de son activité à la réalisation de bustes et de portraits. Si les commandes de portraits génèrent en effet des rentrées d’argent régulières – Auguste Jal ira même jusqu’à écrire que c’est “le pot-au-feu” du sculpteur —, elles permettent aussi au sculpteur d’accéder à la reconnaissance publique et critique, grâce aux réseaux de collectionneurs et mécènes souvent friands de ce type d’œuvres, et au prestige des modèles – l’écrivain Victor Hugo, le Pape Benoît XV, l’homme d’état Georges Clémenceau… – qui rejaillit sur l’auteur de leur portrait.